Avant le début de la prophétie du Messager s, l’homme adorait tantôt un être humain, tantôt une pierre taillée ou encore un bois sculpté. Il asservissait son semblable par des lois tyranniques qu’il mettait en place – qu’elles soient économiques ou sociales –, épuisant l’effort de ce dernier, ternissant sa noblesse et s’accaparant de la sueur de son front. L’islam à combattu tous les systèmes qui imposent l’infériorité des uns par rapport aux autres et divisent la société en classes sociales. Le messager Muhammad s a fait la déclaration suivante :
« Ô hommes votre Seigneur est unique et vous avez un seul ancêtre, l’Arabe n’a aucune supériorité sur le non Arabe, ni le non Arabe sur l’Arabe; ni le Blanc sur le Noir, ni le Noir sur le Blanc, si ce n’est par la piété » (Voir Musnad Imam Ahmed vol 5 p 411, récit numéro 23536).
Les textes sacrés des brahmanes indiens établissent la discrimination entre les gens en fonction de leurs races et leurs origines. Le Rigveda décompose l'homme originel (purusha), en quatre parties : de la bouche sont issus les brahmanes, des bras les kshatriya, des jambes les vaishya, et des pieds les shudra. Selon leurs textes, le devoir d'un individu est inhérent à sa caste. Les plus impurs et les plus souillés sont ceux issus des jambes et des pieds, c’est eux les intouchables. Ils n’exécutent que les métiers de moindre valeur et n’ont été créés que pour être au service des brahmanes
« Ô hommes votre Seigneur est unique et vous avez un seul ancêtre, l’Arabe n’a aucune supériorité sur le non Arabe, ni le non Arabe sur l’Arabe; ni le Blanc sur le Noir, ni le Noir sur le Blanc, si ce n’est par la piété »
De même, les grecs et romains antiques pensaient qu’ils sont un peuple créé à partir d’une matière différente de celle avec laquelle furent créés les autres peuples qu’ils qualifiaient de barbares. Cette discrimination a été exprimée par leur grand philosophe Aristote lorsqu’il dit que les dieux ont créé deux variétés d’homme : une variété qu’ils ont doté d’un cerveau et d’une volonté, c’est la variété grecque créée sur la forme la plus parfaite en vu d’être leurs représentants dans le monde et les maîtres du reste de l’humanité. Une autre variété n’est dotée que de la force physique et tout ce qui se rattache directement au corps, il s’agit de la variété des barbares (tout peuple autre que les grecs), et les dieux les ont dotés de cette nature inférieure afin qu’ils soient des serviteurs assujettis à la caste des élus.
Tous comme les juifs et chrétiens avant l’avènement de l’islam se voyaient comme étant le peuple élu d’Allah, doté d’un statut et d’un rang propre par lesquels ils se distinguent du reste des hommes. Ils se considèrent comme une race différente, considèrent tous les autres peuples comme appartenant à la basse classe suivant leur race, et à qui ils attribuent l’appellation de Jouwaim, qui est une terminologie désignant tout peuple autre que le juif, et ayant le sens de mécréants, idolâtres et impurs. Selon eux, ils ont le droit d’asservir et exploiter le reste du peuple parce que ces derniers sont un peuple moindre qu’eux de par leur origine. Allah a clairement présenté cela dans le Noble Qur’an en ces termes :
«Et parmi les gens du Livre, il y en a qui, si tu lui confies un qintar, te le rend. Mais il y en a aussi qui, si tu lui confies un dinar, ne te le rendra que si tu l’y contrains sans relâche. Tout cela parce qu’ils disent : “Ces (arabes) qui n’ont pas de livre n’ont aucun chemin pour nous contraindre.” Ils profèrent des mensonges contre Allah alors qu’ils savent. » (Al-Imran 75.)
Ibn Katsîr interprétant le précédent verset dit :
« Cela veut dire que ce qui les a poussés à méconnaître la vérité est qu’ils disaient : il n’y a aucun inconvénient dans notre religion à manger les biens des arabes car Allah nous les a rendus licites ». Ils considèrent tout peuple différent d’eux, comme appartenant à une classe inférieure, et créé pour être les serviteurs des juifs. Allah présentant ce qu’ils sont en réalité, et expliquant que les créatures sont toutes égales, point de différence entre elles, et qu’il ne s’agit que d’une illusion de leur part dit : « Les Juifs et les Chrétiens ont dit : “Nous sommes les fils d’Allah et Ses préférés.” Dis : “Pourquoi donc vous châtie-t-Il pour vos péchés ? ” En fait, vous êtes des êtres humains d’entre ceux qu’Il a créés. Il pardonne à qui Il veut et Il châtie qui Il veut. Et à Allah seul appartient la royauté des cieux et de la terre et de ce qui se trouve entre les deux. Et c’est vers Lui que sera la destination finale.» (5 Al-Maîda 18.)
Avant l’avènement de l’islam, les arabes se considéraient comme le peuple parfait, tandis que les autres peuples à qui ils attribuaient l’appellation d’Aâdjim (non-arabes) étaient des peuples inférieurs et imparfaits. Le Messager s leur a expliqué que cette croyance est erronée, et leur pensée dévoyée. Il dit en effet :
« Il ne convient pas à un individu de dire que je vaux mieux que Jonas le fils de Matthieu » .( Rapporté par Al-Boukhari )
Les gens sont comparables à des minerais, chacune des races humaines a sa nature spécifique qu’Allah lui a accordée
Il a fait de sa parole une lampe avec laquelle les musulmans se guident et qui les éclairent sur le respect d’autrui sans le mépriser, conformément aux enseignements de la législation islamique qui est venue avec pour mission d’éradiquer cet esprit de caste et cette discrimination. Il est rapporté d’après Ibn Oumar d que le Prophète s a dit :
« J’ai vu de nombreux moutons noirs au milieu desquels se sont infiltrés de nombreux autres moutons blancs ». Comment as-tu interprété cela, ô messager d’Allah s ? Demanda-t-on. Les non-arabes répondit-il, partageront avec vous la religion et la filiation. Les non-arabes, ô messager d’Allah ! s’exclamèrent-ils. Si la foi, reprit le Prophète s, était accrochée à la Pléiade, les non-arabes y auraient eu accès et les plus heureux en seraient des gens de la Perse » . ( NDT: Ce hadith parle spécifiquement de Salman Al Fârisy comme on le voit dans ses autres versions ) ( Al Mustadrak Alâ Sahîhain vol 4 p 437 )
Les gens sont comparables à des minerais, chacune des races humaines a sa nature spécifique qu’Allah lui a accordée ; toutefois, cette spécificité ne concerne pas la base de la création et l’origine ; la perfection est propre à Allah tandis que l’imperfection et le défaut sont des caractéristiques du fils d’Adam à l’exception des prophètes et messagers. Ces enseignements eurent une influence sur les âmes des musulmans, et ces derniers commencèrent à traiter les autres avec équité, et à respecter ces préceptes dans leurs différentes transactions. Al-Moustawrid Al Qurashy dit tandis qu’il était chez Amr ibn Al-Âss :
« J’ai entendu le messager d’Allah s dire : Le Jour dernier arrivera alors que les romains seront les plus nombreux. Fais attention à ce que tu dis, répliqua Amr. Je dis ce que j’ai entendu du messager d’Allah s, reprit-il. Si tu le dis, ils ont en réalité quatre qualités, ce sont des gens qui sont plus endurants en cas d’épreuve, qui se ressaisissent rapidement en cas de malheur, ils sont les plus prompts à revenir à la charge après leur désistement, ce sont les meilleurs envers le besogneux, l’orphelin et le faible, et la cinquième qualité est un bel atout, c’est qu’ils défendent le plus les victimes de l’injustice des rois » . ( Rapporté par Mouslim, vol 4 p 2222 )